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Qu'est ce qu'un aidant ?

- Catégories : Douleurs & traumatismes

Au 1er janvier 2020, la France compte plus de 67 millions d’habitants avec 20,5 % de personnes âgées de plus de 65 ans. Les séniors sont de plus en plus nombreux et leur nombre est en constante augmentation, ce qui n’est pas sans conséquences.

Tableau montrant la part de personnes ayant 65 ans et plus dans la population française


Face à ce vieillissement de la population, la perte d’autonomie ne fera que s’accentuer. La demande d’assistance va donc sans surprise croître naturellement afin de subvenir au besoin de soutien des plus fragiles. D’autant plus que les personnes de plus de 85 ans seront 3 fois plus nombreuses en 2050 qu’aujourd’hui !

La solution la plus naturelle pour venir pallier ce problème de société est l’assistance par les proches. En effet, la famille et les proches sont et seront de plus en plus sollicités pour venir en aide aux séniors.

Le rôle de l’aidant est déjà de plus en plus reconnu par la société car les personnes âgées ou malades souhaitent rester à domicile. En effet, les Français préfèrent adapter leur « chez soi » pour retarder l’arrivée dans une maison de retraite ou un établissement spécialisé.

On note aujourd’hui que près des ¾ des personnes aidées habitent dans leur propre domicile et 1 sur 6 en institution*.

En 2020, 52% d’entre nous n’en a jamais entendu parler* ; et pourtant, les aidants sont bien parmi nous, et sont nombreux fort heureusement à apporter leur soutien.

Un « Aidant» ** c’est une : « Personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap. »

La notion d’aidant est un concept récent. D’ailleurs, vous êtes peut-être l’un d’entre eux sans mettre un mot sur ce que vous apportez régulièrement et bénévolement à l’un de vos proches car seulement 4 aidants sur 10 se considèrent comme tel* !

Tableau montrant le nombre de personnes se considérants comme aidants


Sachez que vous êtes « aidant » d’un proche si vous :


• Lui réalisez ses soins quotidiens,

• L’hébergez,

• Préparez ses repas,

• Faites ses courses,

• Lui administrez les traitements,

• L’aidez dans ses démarches de santé

...


Parallèlement aux différents professionnels qui peuvent participer à la prise en charge de ces personnes comme :


Les équipes médicales (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, psychologues, pharmaciens,…),

Les services d’aides à domicile,

Les services sociaux (assistants sociaux).


Mais à l’inverse des professionnels de santé, vous apportez votre aide sans formation professionnelle préalable, sans que votre rôle soit clairement défini !

Votre profil ? Souvent une femme active âgée entre 50 et 64 ans (ce qui représente 37% des aidants*) pour apporter de l’aide à un membre de la famille dont 52% à leurs parents.

De plus, on observe depuis quelques années une augmentation de la participation de la part de jeunes aidants, moins de 35 ans, qui apportent leur aide aux personnes âgées ou aux grands parents.

L’investissement en temps des aidants est considérable.

La principale motivation de l’aidant est de profiter un maximum de l’aidé mais trop souvent en s’accordant peu de répit faute de culpabilité quitte à délaisser sa propre santé.

La plupart d’entre eux décrivent leur rôle comme « naturel » à soutenir un mari, des parents, un voisin et beaucoup aussi trouvent du sens dans ce qu’ils font, de la fierté !


Beaucoup d’entre eux s’essoufflent, se perdent dans leur vie, dans leur « mission » alors que chacun doit pouvoir choisir sa vie, sa place et être bien accompagné !

Le gouvernement en a pris conscience et a lancé il y a tout juste un an une stratégie nationale « Agir pour les aidants ».

Et l’enjeu est de taille, puisque comme nous l’avons vu précédemment, le nombre d’aidants ne cessera d’augmenter d’année en année !


Les actions prioritaires mises en place par le gouvernement en 2020 sont les suivantes*** :


1. Ouvrir de nouveaux droits sociaux aux aidants de proches en situation de handicap ou ayant une perte d’autonomie et leur faciliter leurs démarches administratives avec le congé proche aidant.

En vigueur depuis le 1er octobre 2020, il permet aux aidants qui travaillent de prendre des congés indemnisés. Les salariés du secteur privé, les fonctionnaires, les indépendants ainsi que les demandeurs d’emplois inscrits peuvent en bénéficier. Cette Allocation journalière de proche aidant (AJPA) peut être demandée auprès de la CAF ou de la MSA (Mutualité Sociale Agricole). Le montant est fixé à 43,83 euros par jour pour les personnes vivant en couple et 52,08 euros par jour pour une personne seule. De plus, ce congé sera automatiquement pris en compte au titre des droits à la retraite.


2. Rompre l’isolement des personnes handicapées ou des aidants en difficultés avec le déploiement du n° unique 0 800 360 360 et des « communautés 360 » .


3. Permettre aux aidants de concilier vie personnelle et vie professionnelle avec le soutien aux proches aidants. Le congé de présence parentale et l’allocation journalière de présence parentale ont été assouplis.


4. Accroître les solutions de répit sur l’ensemble du territoire pour lutter contre les risques d’épuisement : plateforme de répit, séjours vacances/répit et pour améliorer le suivi de santé.


5. Agir pour la santé des proches aidants. Les aidants témoignent souvent de difficultés particulières, liées au stress et à la fatigue et ont tendance à repousser leurs propres soins pour privilégier ceux de la personne aidée. Les professionnels de santé et d’accompagnement ont été sensibilisés et formés au « réflexe proches aidants ». Par ailleurs, l’identification du rôle de proche aidant dans le Dossier Médical Partagé (DMP) est maintenant effective.


Et depuis le 1er octobre 2020, l’Assurance Retraite propose un service en ligne permettant à chacun de définir son profil d’aidant et d’être conseillé en fonction de sa situation.


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Face aux obstacles que vous rencontrez, pensez à vous tourner vers votre médecin généraliste qui saura vous guider, vous soutenir et vous conseiller.

N’hésitez pas également à échanger avec votre pharmacien qui est en mesure de vous apporter des solutions simples et d’accompagnement sur-mesure pour vous faire gagner un temps précieux et de l’énergie en vous proposant par exemple de :


• Prendre des abonnements pour s’acquitter des commandes mensuelles sur des produits d’incontinence,

• Vous faire livrer les médicaments,

• Préparer les doses de médicaments dans des piluliers sécurisés et adaptés pour réduire les risques de contamination,

• Vous mettre en relation avec des équipes spécialisées dans la prise en charge de la médicalisation du domicile et le confort du patient.


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Extrait d’interview d’un professionnel de santé pendant la pandémie Covid 19 - 21 Janvier 2021 :

Danielle, infirmière libérale depuis plus de 30 ans, Meurthe et Moselle.

« Comment mes patients vivent cette pandémie ?
Au départ de la pandémie, l’année dernière en 2020, l’annonce du confinement a été brutale. Il y a eu un effet de sidération de la part de mes patients qui se sont retrouvés complètement seuls du jour au lendemain avec une rupture sociale très brutale avec leur entourage proche.

Dans un 1er temps, le suivi médical était toujours maintenu pour ces personnes à domicile, puis avec le confinement, un bon nombre des patients chroniques n’avaient plus aucuns contacts avec les professionnels paramédicaux. Outre les urgences, certains soins ont dû être interrompus (comme la kinésithérapie, les soins dentaires...).

Nous, en tant qu’infirmiers et certaines aides-soignantes, avons pu maintenir nos visites. Nous étions les seuls à visiter ces patients, puisque les auxiliaires de vie et les aidants ne pouvaient plus se déplacer ! Nos patients étaient très angoissés par la situation. En plus des soins habituels, nous avons dû surtout répondre à toutes leurs interrogations, à les rassurer, du coup, nos visites duraient beaucoup plus de temps puisqu’effectivement nous étions les seules personnes qu’elles voyaient, l’atmosphère était vraiment très pesante !

Aujourd’hui, avec le recul, les gens sont moins angoissés et plus entourés grâce aux gestes barrières. Les mesures ont bien été respectées par l’entourage, les aidants et les soignants ce qui permet de revenir à une vie un peu plus normale et pour nous les soignants à passer moins de temps à répondre aux questions. Mais ils disent souvent qu’ils en ont marre de ne pas voir de visages, des sourires… Pour ces patients qui restent à domicile, on sent qu’il va falloir faire attention à leur santé mentale et physique… »


Pour en savoir plus : http://www.lamaisondesaidants.com/wp-content/uploads/2019/10/Dossier-de-presse-Agir-pour-les-aidants-23.10.2019.pdf

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*Etude de BVA Opinion – octobre 2020

** selon l’Article 51 de la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement extrait du dossier de presse « Agir pour les Aidants du 23.10.2019 »

***Pour plus de renseignements : https://handicap.gouv.fr/presse/communiques-de-presse/article/entree-en-vigueur-du-conge-proche-aidant et https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F16920

****https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dp-_strategie_de_mobilisation_et_de_soutien_en_faveur_des_aidants.pdf

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